« La dureté du mental » en recherche d’emploi

Recherche d'emploi

Vous rappelez-vous? Le 12 décembre 1997 sort au cinéma un film qui deviendra un grand classique du cinéma québécois : Les Boys.
Dans le film, les Boys sont confrontés à une partie assez difficile. Les adversaires sont violents, agressifs; « les gars sont gros, sont forts, ils ont des grosses épaules, ils font peur ». Marc Messier fait un discours à son équipe dans lequel il fait appel à « la dureté du mental ». Les joueurs doivent puiser dans leur engagement, leur confiance en eux et leur courage pour terminer la partie, affronter l’équipe adverse et croire qu’ils peuvent gagner même dans l’adversité. Un beau défi n’est-ce pas?

Tout comme gagner une partie de hockey, chercher un emploi, c’est exigeant. Chaque fois que vous contactez un employeur, que vous envoyez un CV, que vous participez à un événement de réseautage, vous devez vous mettre de l’avant et prendre le risque d’essuyer un refus. Vous livrez votre meilleure performance, malgré la pression et le stress.

Ça demande de la résilience et de la confiance en soi. Parce que c’est parfois épuisant d’être confronté à des portes closes, à une absence de retours de la part des employeurs ou à peu de postes offerts dans le domaine visé. Autrement dit, la recherche d’emploi ça travaille «La dureté du mental».

En recherche d’emploi, la « dureté du mental », c’est…

Au-delà du comique de cette populaire tirade du film « Les Boys », le concept de force mentale [mental toughness]existe vraiment. Il est composé des 4 C : contrôle, engagement [commitment], challenge et confiance. En recherche d’emploi, on pourrait aussi ajouter un cinquième C : courage.

Plus concrètement, ça se traduit par :

  • Savoir qui vous êtes, ce que vous voulez et croire en votre pouvoir d’agir sur votre vie
  • Fixer des objectifs ambitieux mais réalistes et rester concentré
  • Croire que vous pouvez atteindre votre but et persévérer malgré les refus
  • Voir les changements, les difficultés, la variété et les défis comme des opportunités plutôt que des menaces

Par exemple…
Vous venez de perdre votre emploi pour la deuxième fois en un an. La première fois, l’entreprise a dû réduire ses activités et étant dans les derniers arrivés, votre poste a été supprimé. Cette fois-ci, vous aviez un conflit de personnalité avec votre supérieur qui n’a pu se régler à la satisfaction de tous.

Réflexions version 1
« Ah non, je ne peux pas croire que ça m’arrive. Je suis vraiment malchanceux ou malchanceuse!
Pourtant, je suis prêt·e à faire n’importe quel poste, pour autant que ce soit durable. Je ne sais même pas ce que je veux vraiment faire…
Après tout, je ne peux pas avoir des grosses attentes… de quoi j’ai l’air avec ces deux changements d’emploi en si peu de temps? Surtout que je ne pense pas pouvoir avoir de bonnes références!
J’ai vraiment peur de ne pas trouver un emploi qui me convienne et maintenant, mes chances sont vraiment réduites.
Aussi bien oublier ça et prendre la première affaire du bord. »

Réflexions version 2
« Je suis déçu·e d’avoir perdu mon emploi deux fois de suite.
Je pense quand même que c’est mieux que je ne sois pas resté·e dans un poste où je ne m’entends pas avec mon boss. Je vais prendre un moment pour réfléchir à ce que je veux faire : est-ce que je cherche un poste similaire ou je change de direction? Je vais essayer de voir ça comme une chance de réfléchir à mon futur.
Je pense que je peux aussi améliorer ma capacité à travailler avec des personnes qui ne pensent pas comme moi.
J’ai confiance de trouver un poste et un milieu pour moi, j’ai juste besoin de prendre du recul et de préparer mon plan de match ».

Qu’est-ce que vous ressentez à la lecture de la première version? À la deuxième? Il est fort probable que vous vous soyez senti·e plus motivé·e par la deuxième version, empreinte de « dureté du mental ». On ne dit pas que vous devez être content·e de ce qui vous arrive, il s’agit davantage de choisir comment vous réagissez à cette situation.

C’est l’attitude qui détermine l’altitude

En recherche d’emploi, il faut fournir un effort soutenu, se préparer, planifier ses actions, oser. Cela dit, il y a des situations qui peuvent faire dégringoler notre motivation. C’est bien beau la « dureté du mental », mais nous sommes des personnes, vulnérables et imparfaites. Notre cerveau est fait pour focaliser sur les menaces, les dangers, les points négatifs. Malgré plusieurs milliards d’années d’évolution, il ne parvient pas toujours à faire la différence entre une attaque de mammouth et un risque de blessure d’ego.
C’est à ce moment qu’il faut faire appel à deux autres C : la compassion envers soi et l’adoption d’un état d’esprit de croissance.

Compassion : soyez bienveillant·e envers vous-mêmes!

Si vous sentez que vous en avez assez, que l’émotion monte, que vous avez envie de tout arrêter… accueillez ces sentiments. Rien ne sert de vous marteler que vous ne devriez pas ressentir cela.

Observez comment vous vous parlez :

« Je suis découragé·e, ça ne sert à rien de faire toutes ces démarches! » vs « J’observe que je me sens découragé·e, et que j’ai l’impression que mes démarches sont inutiles. »

Utiliser un langage qui vous distancie de vos pensées peut vous aider à vous détacher de l’histoire qui se joue dans votre tête. Souvenez-vous que vous n’êtes pas obligé·e d’agir sur tout ce que vous pensez et ressentez. Vous avez le pouvoir de choisir comment vous réagirez, et ce, dans votre meilleur intérêt.
Il n’est pas nécessaire de rester optimiste en tout temps, ni de vous répéter des affirmations positives. Il est possible et normal de ne pas toujours être en joyeux·euse et motivé·e à faire vos démarches. Vous forcer à voir le bon côté des choses quand vous sentez que votre esprit est plein de résistance est contre-productif. Prenez une pause, même si vous pensez que vous n’avez pas le temps. Le recul pourrait vous être bénéfique. Vous avez bien trois minutes pour respirer, non?

Croissance : une mentalité gagnante!

La mentalité de croissance, c’est une façon de voir la vie dans laquelle on croit qu’on peut toujours apprendre, se développer et s’améliorer, plutôt que de croire que nos compétences et nos capacités sont figées et immuables.
Prenez le temps de revenir sur vos accomplissements passés et toutes les démarches que vous avez réalisées. Pensez à tout ce que vous avez appris. Le cerveau humain, par défaut, tend à remarquer les risques et les échecs avant tout.

Et si vous changiez les « lunettes » avec lesquelles vous regardez la situation? Voyez :

  • « Je suis sans emploi. » vs « Je suis à la recherche d’un bon emploi pour moi. »
  • « Je n’ai pas assez d’expérience, je ne réussirai pas à me faire embaucher. » vs « Je possède plusieurs compétences qui gagneront à être développées avec l’expérience. Ce sera un bon défi, mais je suis capable de mettre les efforts nécessaires pour trouver. »

Gagner en prolongation

Si malgré tous vos efforts et votre mental de champion, la recherche s’étire, et que vous vous sentez mis en échec… ne restez pas seul avec votre difficulté. Formez un trio de feu avec votre conseiller ou conseillère en emploi et son équipe! Sachez que vous avez tout ce qu’il faut pour réussir. On sera vos meilleures fans et vous allez récupérer « un moral de Cadillac »! N’hésite pas à consulter notre carte de géolocalisation des centres-conseils en emploi!