Recherche d'emploi
Depuis le début du mois de juin, le Québec se déconfine tranquillement. Après être sagement restés chacun chez nous, voici le temps de reprendre un peu notre vie normale.
Concrètement, comment ça se passe dans un centre-conseil en emploi?
Comme nous le savons, la mission principale d’un centre-conseil en emploi est d’accueillir et d’accompagner les personnes en recherche d’emploi. Avec la pandémie que nous vivons, le mot « accueillir » a dû, comme bien d’autres choses, se métamorphoser, s’adapter pour répondre aux nouvelles normes de santé publique.
L’accueil passe maintenant, comme partout ailleurs, par une petite séance de lavage de mains. Le port du couvre-visage étant obligatoire, nos conseillères et conseillers s’empressent d’équiper la clientèle qui ne le porte pas et qui accepte ces contraintes, malgré quelques inconforts.
Caroline Lessard, conseillère d’orientation, parle du port du couvre-visage dans sa pratique :
Certaines personnes sont très réactives à porter le masque. Ça crée un malaise au début, on ajoute un obstacle entre nous et notre clientèle. Une partie du visage étant couverte, nous devons être plus à l’écoute, d’un côté comme de l’autre. Par contre, on est toutes et tous dans le même bateau, alors on s’adapte et ça se passe bien.
Et qu’en est-il de la distanciation sociale?
Que ce soit à l’épicerie, à la pharmacie ou dans un centre-conseil en emploi, la pandémie a apporté une nouvelle danse : le cha-cha du deux mètres. Avance d’un pas, recule de deux, c’est à vous de passer, changer de côté, vous vous êtes trompés! Le conseiller et la conseillère n’échappent pas à ce nouveau pas de danse et c’est avec plusieurs fous rires et une multitude d’« excusez-moi », que les rencontres se déroulent. L’humain étant ce qu’il est, ce n’est pas inné de rester éloignés les uns des autres. Le naturel revient souvent vite au galop!
Nicole Phaneuf, conseillère en emploi, raconte son expérience avec une touche d’humour :
La première semaine, j’appréhendais un peu le retour au bureau, c’est avec une certaine fébrilité que j’ai pris mon courage à 4 mains… j’ai respiré par le nez plusieurs fois avant de faire mon entrée au bureau. Pour vaincre mon anxiété, je m’étais levée tôt pour arriver avant tout le monde afin de pouvoir inspecter les lieux. Depuis, je travaille avec une visière, une bouteille de désinfectant à portée de main pour asperger les meubles, un rouleau d’essuie-tout toujours proche et une bouteille de Purell bien en vue; on dirait une garderie en pleine épidémie de gastro… Je me rends bien compte qu’on s’adapte à tout et qu’on n’a pas fini de s’adapter!
Et si, finalement, c’était le meilleur des deux mondes?
Maintenant que la plupart des bureaux ont procédé à leur réouverture progressive, une nouvelle formule hybride est accessible. Les rencontres peuvent avoir lieu en présentiel ou toujours à distance, selon la préférence des personnes qui désirent de l’aide.
Isabelle Chartier, conseillère d’orientation, raconte :
J’ai la moitié de ma clientèle qui préfère continuer les rencontres à distance (facilite la gestion du temps, évite de se déplacer, et un sentiment de meilleure protection à la maison). Pour ma part, le contact en personne c’est ce que je préfère même si les rencontres en visioconférence m’ont agréablement surprise pour leur facilité d’accès et d’échange de documents en partage d’écran.
C’est donc armé de cette riche expérience et de cette nouvelle réalité, complètement différente, que l’automne 2020 fera son apparition bientôt. Aurons-nous beaucoup de personnes à accueillir? Aurons-nous droit à la fameuse deuxième vague? Si oui, comment allons-nous gérer tout cela? C’est encore bien nébuleux, mais une chose est certaine : le changement fait partie de la vie et en 2020 notre zone de confort aura été quelque peu malmenée, mais en ressortira vraiment grandie.