S’épanouir au-delà des sentiers battus : le parcours de Sarah

Témoignage

Peux-tu nous parler un peu de ton parcours jusqu’à maintenant?

Je fais partie de ces personnes qui aiment un peu tout … mais qui ont aussi de la difficulté à se brancher. Après avoir exploré les arts de la scène et les arts visuels durant mon adolescence, je me suis inscrite dans un baccalauréat multidisciplinaire en droit, économie et science politique à l’Université Laval. J’ai toujours eu un intérêt pour l’humain et la manière dont on s’organise en société, et j’ai cru que ce programme assez large me permettrait de toucher un peu à tout pour découvrir ce que j’aime, en dehors des arts.

Grâce à l’Université, j’ai fait des stages en entrepreneuriat (au Brésil!), en commerce international (en Pologne, cette fois), en recherche (à Québec) et en politique publique (à Ottawa). J’avais envie d’explorer le monde, et les études universitaires ont facilité ce désir par la grande offre de stages à l’international.

La pandémie de la COVID-19 a dû mettre une fin abrupte à cette exploration, alors que je devais partir enseigner le français en Angleterre juste après ma graduation. Je me suis alors inscrite à un programme de maîtrise en affaires publiques et internationales à l’Université d’Ottawa. À ce stade, je croyais que la politique internationale allait être ma voie. J’aimais le voyage, les langues et la politique… le profil parfait pour une carrière diplomatique! Mais, surprise… Je n’ai pas du tout aimé Ottawa ni mes emplois dans la région. Je n’étais pas du tout sur mon X, malgré ce que j’aurais pu croire au départ!

J’ai décidé de déménager à Montréal. À mon arrivée, j’ai tout de suite senti que les possibilités à Montréal collaient plus à mon profil et à mes intérêts créatifs. Depuis que je suis ici, je me suis remise à la peinture et à l’écriture. Maintenant, je suis travailleuse autonome et je navigue entre les contrats de travail en recherche, l’exploration d’autres domaines d’emploi (dont l’agriculture!) et mes projets personnels créatifs – et je me sens beaucoup plus à ma place ici que dans la capitale!

Quel a été le plus grand défi que tu as rencontré pour entrer sur le marché du travail ou faire avancer ta carrière?

Un des plus grands défis pour moi a été de trouver des opportunités d’emplois qui n’étaient pas au gouvernement provincial ou fédéral. Les stages et les emplois offerts aux personnes qui étudient en affaires publiques comme moi sont presque entièrement orientés vers la sphère publique. Aller à contresens est difficile sans ressources. Heureusement, j’ai rencontré des personnes qui ont valorisé mon parcours et qui m’ont offert l’occasion de briller autrement que par la voie qui était toute tracée, notamment en me proposant des emplois en recherche et en rédaction. J’ai pu commencer à bâtir ma carrière selon mes intérêts multiples, tout en m’accordant le luxe d’un mode de vie plus nomade et flexible. Pour moi, c’est le rêve!

As-tu une anecdote amusante ou un moment marquant à raconter sur ta recherche d’emploi ou que tu as vécu dans ton travail?

L’an dernier, j’ai travaillé comme aide-maraîchère dans une ferme biologique de petite échelle. Ce fut une expérience très enrichissante – surtout pour moi qui n’avait aucune connaissance en agriculture et qui n’avait jamais eu un travail physique! Cette expérience de travail m’a donné des compétences pratiques qui diversifient mon profil de travailleuse, mais m’a aussi donné la chance d’expérimenter un mode de vie différent, plus saisonnier.

Une journée, alors que nous travaillions dans les champs, nous nous sommes mis à parler de nos parcours respectifs. Nous avons éclaté de rire lorsque nous avons constaté que nous étions tous et toutes d’ancien·es étudiant·es en politique, en travail social ou en philosophie! Comme quoi ton champ d’études ne te définit pas et ne te « condamne » pas à une seule carrière possible.

Y a-t-il une réussite ou un projet dont tu es particulièrement fière?

Je suis particulièrement fière d’avoir écouté mon instinct et de m’être détachée de la pression sociale d’avoir un parcours linéaire, dans le « moule ». Avoir déménagé d’une ville qui ne me stimulait pas, avoir fait une saison complète dans une ferme maraîchère et m’être accordé du temps pour des projets personnels plus artistiques et créatifs, ça a vraiment donné un sens à mon mode de vie choisi. Il est toujours bon de s’écouter et d’essayer de nouvelles choses, surtout lorsqu’on n’est pas satisfait de notre présent!

Si tu pouvais donner un conseil à d’autres jeunes qui cherchent leur voie ou leur premier emploi, que leur dirais-tu?

Lance-toi dans de nouvelles expériences avec l’esprit ouvert, trompe-toi et recommence s’il le faut. C’est normal de ne pas savoir ce qu’on aime sans l’avoir expérimenté d’abord. Et c’est encore plus normal de changer d’idée!

Et finalement : il n’y a rien comme « l’opportunité de ta vie » – si tu as une offre d’emploi qui te semble parfaite sur papier, mais que tu ne le « feel » pas, ça veut dire que ce n’est pas la bonne aventure pour toi. Ton instinct est puissant, ne le néglige pas!