Vie au travail
1. Agir
L’astuce « Agir » en milieu de travail repose sur l’idée de trouver du sens dans ce que l’on fait. Pour y parvenir, il est essentiel de réfléchir aux raisons pour lesquelles nous travaillons et de chercher une harmonie entre nos valeurs personnelles et celles de l’organisation. L’organisation contribue aussi à créer du sens au travail pour ses employé·es et à avoir une cohérence entre les valeurs de l’organisation et ses actions. Agir, c’est aussi reconnaître les aspects positifs du travail, ceux qui nourrissent notre énergie et notre motivation. En identifiant ce qui va bien au travail et le sens que l’on y met, tant sur le plan individuel et collectif, l’on peut faire des choix en conséquence qui peuvent nous sortir de l’impuissance. Cela permet de créer un environnement de travail plus épanouissant et motivant.
2. Choisir
Choisir met en lumière l’importance de l’autonomie et de la motivation au travail. Cela consiste à faire des choix éclairés pour développer ses compétences et renforcer son indépendance professionnelle. C’est aussi, pour l’organisation, octroyer un certain degré d’autonomie aux employé·es pour les décisions, favorisant ainsi l’engagement et la responsabilisation. Cela contribue à une gestion plus flexible et motivante des tâches, tout en favorisant la croissance individuelle au sein de l’équipe. En collaboration avec collègues et gestionnaires, il est important de distinguer ce qui est urgent de ce qui est prioritaire, nécessaire ou à reporter, afin de mieux organiser son travail.
3. Ressentir
Nous passons 90 % de notre temps d’éveil à vivre des émotions. En éprouver au travail est donc normal et humain. Chaque journée de travail apporte son lot d’émotions qui influencent nos pensées, notre attention, notre motivation, et nos actions. On peut ressentir du découragement face à la charge de travail, de la fierté devant le résultat d’un projet, de l’inquiétude pour ce qui se passe à la maison, ou être surpris·e par la reconnaissance des collègues, etc.
Accueillir et observer ses émotions, puis identifier leurs messages est utile pour mieux apprivoiser les défis et développer son intelligence émotionnelle. En ce qui concerne l’organisation, prendre le pouls des émotions de votre équipe sert également à ouvrir le dialogue avec les autres, prendre le temps d’écouter et retirer rapidement les cailloux dans les souliers — les irritants — lorsque nécessaire.
4. Créer des liens
Les liens qu’on crée au travail sont non seulement source de plaisir, mais agissent également comme un filet de sécurité, particulièrement lors des moments plus difficiles ou exigeants. En cultivant des interactions positives avec les collègues et ses équipes, on crée un environnement de soutien et de collaboration, réduisant ainsi les facteurs de risque liés à l’isolement ou au stress. Nourrir ces liens sociaux permet de renforcer le bien-être au travail, d’améliorer la cohésion de l’équipe et de favoriser un climat de confiance, essentiel pour maintenir une bonne santé mentale.
5. S’accepter
49 % des travailleuses et travailleurs disent recevoir de la reconnaissance au travail de leurs collègues et 37 % de leurs supérieur·es[1]. C’est assez peu, quand de nombreuses recherches démontrent que la reconnaissance au travail est un facteur de protection en santé mentale. Un geste sincère d’appréciation de ses collègues et de l’organisation peut accroître l’énergie et l’enthousiasme, de même que créer un plus grand sentiment d’appartenance et de fierté au travail.
S’accepter au travail, c’est reconnaître ses collègues, ses gestionnaires et son équipe, et identifier puis mobiliser nos forces individuelles et communes. Nombreuses et diverses, elles ont tout intérêt à être identifiées et célébrées pour plus de créativité, d’innovation, d’efficacité et d’entraide. On vous met au défi de nommer cinq de vos forces au travail en équipe et de les mettre à profit!
6. Se ressourcer
La vie va vite! Voilà des décennies que nos sociétés et nos économies s’organisent selon l’idée que croissance et performance sont synonymes de bien-être, de progrès et de succès. Et si l’on repensait le rythme, pour travailler sans s’épuiser? Selon un récent sondage, 80 % de la population québécoise considère que notre société devrait valoriser un rythme de vie plus lent[2].
Ralentir au travail, individuellement ou collectivement, c’est s’assurer que les moments de surcharge ne sont pas synonymes de normes, et rester à l’affût des besoins. C’est aussi prendre des pauses au travail et du travail! La pause libère le cerveau de l’urgence, réduit le stress, rend possibles de nouvelles stratégies d’adaptation, favorise l’innovation et la créativité. À quand votre prochaine pause?
7. Découvrir
Les milieux de travail sont actuellement sujets à beaucoup de changements : nouvelles méthodes de travail, nouveaux équipements, restructuration de l’organisation, changement de poste, réduction du personnel, congé de maladie, etc. Dans un tel contexte, nous devons contribuer à développer des milieux de travail résilients et mettre en place des stratégies pour renforcer le bien-être des gestionnaires et des employé·es.
Petit ou grand, imposé ou voulu, agréable ou déplaisant, tout changement fait vivre des émotions. La communication est l’une des clés pour amorcer et mieux les gérer. La curiosité et la créativité en sont d’autres. Elles permettent de voir les nouveautés autrement et de développer de nouvelles idées et perspectives.
Conclusion
Quel changement peut être apporté dans votre organisation pour favoriser la santé mentale au travail tant sur le plan individuel et collectif? On vous invite à réfléchir au premier pas, aux petits ou grands gestes que vous pourriez poser dans votre quotidien au travail et celui de votre équipe.
[1] Sondage Léger réalisé à travers le Québec entre le 16 et le 18 février 2024 pour le Mouvement Santé mentale Québec.
[2] ASSOCIATION POUR LA SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC. Perception sur le ralentissement du rythme de vie – Portrait de la situation au Québec en 2023, https://aspq.org/app/uploads/2024/04/ralentir_infographie-sondage-leger.pdf.
Par Alexandra Rioux
Responsable des communications et des partenariats au Mouvement SMQ
Et Joséphine Tschirhart
Chargée de projets et responsable des relations publiques au Mouvement SMQ