Carrière/Parcours professionnel
Notre parcours scolaire débute vers l’âge de cinq ans et déjà à ce moment, certaines différences sont observables, tant au niveau scolaire qu’au niveau de la socialisation et du développement de chacun. Certains jeunes auront des parcours très linéaires, sans trop d’embûches et atteindront assez aisément leur destination. Pour d’autres, leurs parcours seront empreints de défis qui les amèneront à devoir replanifier le chemin à parcourir ou même la destination visée.
Les parcours atypiques permettent de développer une multitude de compétences différentes et complémentaires qui peuvent être transposées dans un autre contexte professionnel (Commission des partenaires du marché du travail, 2021). Ce sont les compétences du futur et celles-ci seront de plus en plus recherchées par les employeurs (voir la chronique de Nicolas Duvernois dans le journal Les Affaires).
Bien que la place de la diversité de parcours et de profils soit de plus en plus grande, il n’en demeure pas moins qu’il est complexe de tracer sa propre voie et surtout de trouver le meilleur moyen de faire rayonner ce parcours atypique (La Presse, 2022).
Au cours de la pandémie, ma collègue Maude St-Hilaire avait rédigé un article sur son parcours atypique. Son texte m’a grandement inspiré et m’a donné envie de vous partager mon parcours afin, je l’espère, de vous aider à voir les arrêts comme des opportunités plutôt que comme des obstacles.
Mon parcours atypique
Bien que j’aie toujours eu de très bons résultats scolaires, j’ai refusé de suivre la voie qui semblait être tout indiquée pour moi à la fin de mes études secondaires : des études universitaires. Je voulais m’inscrire dans un programme de formation collégiale technique qui me permettrait d’intégrer le marché du travail rapidement, je ne voulais pas aller à l’université que je croyais uniquement théorique.
Mes études collégiales n’ont pas été de tout repos. Je n’étais pas comme les autres étudiant·es de ma cohorte, je ne correspondais pas aux « persona » typiques. Plusieurs enseignant·es ont tenté de me dissuader de poursuivre. On me disait que je ne serais jamais une bonne intervenante, que je ne réussirais pas. Étant un peu entêtée, j’ai réussi à leur prouver le contraire et j’ai obtenu mon diplôme en techniques de travail social à l’âge de 20 ans. Jamais je n’aurais pu croire avoir un jour l’intérêt d’étudier autre chose que l’intervention, et surtout, de faire des études universitaires.
Je suis une personne dynamique, avec une grande intelligence émotionnelle et pratique. Ces compétences m’ont permis d’accéder à des postes qui nécessitent des acquis de niveau universitaire, et ce, même si je n’en possédais pas.
C’est à l’âge de 35 ans que j’ai décidé de retourner sur les bancs d’école afin d’aller chercher un diplôme universitaire en relations industrielles. Je n’ai malheureusement pas été en mesure de finaliser ce certificat. J’ai dû arrêter afin de m’occuper de mon garçon. Même si j’étais en paix avec la décision d’arrêter mes études, j’avais l’impression d’avoir échoué, j’étais déçue de moi.
Ce sentiment a perduré et m’a même amenée à vivre un grand sentiment d’imposteur. Ai-je vraiment ce qu’il faut pour effectuer mon travail et surtout de me sentir pleinement compétente dans mon travail? Lorsque j’ai accédé au poste de directrice générale, ce sentiment a pris de l’ampleur. J’ai réussi à le freiner quelque peu. Malgré tout, ce sentiment perdurait et ne se trouvait jamais bien loin. Il cherchait toujours à refaire surface.
C’est à 40 ans que j’ai intégré le MBA en administration des affaires – profil diagnostic et intervention en organisation. J’ai été admise en fonction de mes expériences uniquement. D’être en mesure d’effectuer cette démonstration a été extrêmement réconfortant. Je venais de me prouver que j’ai toutes les compétences et connaissances pour effectuer mon travail.
Depuis le début de mon MBA, je constate à quel point toutes mes réalisations valent énormément, car j’ai notamment obtenu une reconnaissance des acquis pour deux cours parmi mon cursus.
Conseils pratiques
Acceptez la diversité des parcours
Chaque personne trace son propre chemin et c’est à travers ces expériences que vous vous développerez et accéderez à votre plein potentiel. Acceptez votre chemin et sachez tirer profit de chacune des étapes par lesquelles vous passerez.
Reconnaissez vos forces et vos compétences
Identifiez vos compétences et dressez une liste de vos expériences et de vos réalisations. Tout ce que vous faites au quotidien peut vous aider à cibler des atouts dans plusieurs domaines. Ainsi, vous serez en mesure de démontrer que vos compétences sont transférables.
Restez flexible et ouvert·e au changement
Votre parcours atypique peut susciter l’intérêt de plusieurs types d’organisation, tout en vous offrant des possibilités variées et inattendues. Vous devez vous ouvrir à ces possibilités afin de les transformer en opportunités. Votre flexibilité et votre agilité sont des compétences très prisées par les entreprises.
Établissez des objectifs réalistes
Assurez-vous que les objectifs que vous avez sont alignés avec vos valeurs et vos aspirations, afin que les projets soient bénéfiques à votre parcours.
Créez un réseau solide
Il est important de développer votre réseau et de vous associer avec des gens qui vous inspirent et qui pourraient vous épauler dans votre développement professionnel. Ces personnes seront en mesure de vous soutenir dans les moments opportuns.
Investissez dans votre développement personnel
Vous avez tracé votre chemin jusqu’ici. Vous devez poursuivre vos apprentissages afin de consolider votre confiance et d’élargir vos champs de compétences. Le potentiel de votre parcours atypique en sera maximisé.
Restez positif et positive face aux défis
Notre chemin est parsemé d’obstacles inévitables. Ce qui vous permettra de les transformer en opportunités est votre façon de voir les choses, de les affronter et d’en tirer des apprentissages.
Demandez de l’aide
N’hésitez pas à demander de l’aide auprès du centre-conseil en emploi le plus près de chez vous. Les professionnel·les peuvent vous soutenir dans votre parcours.
Trouver sa voie ne peut pas se réaliser à 16 ans, ça s’effectue tout au cours de la vie, un pas à la fois. Quel est le premier pas à faire pour tracer votre propre voie? C’est à vous de le définir, mais surtout n’oubliez jamais que chacun des pas que vous effectuerez fera de vous la personne unique, exceptionnelle et rayonnante que vous aurez envie d’être!