Découvrir la fonction de député

Carrière/Parcours professionnel

À moins d’une semaine des élections québécoises, il y a lieu de s’interroger sur la fonction de député et la composition de la chambre des représentants. À l’heure actuelle, plus de 850 candidates et candidats issus de 27 partis politiques autorisés briguent les 125 sièges de l’Assemblée nationale. Pour représenter leur circonscription, ils et elles devront être élu·e au suffrage universel (parmi le vote de l’ensemble de l’électorat de leur territoire) le lundi 3 octobre 2022.

Quels sont les rôles d’un député?

Les membres de l’Assemblée remplissent trois rôles principaux, soit :

  1. Législateur (pour étudier et voter des projets de loi);
  2. Contrôle des actions du gouvernement (notamment en participant aux séances de questions);
  3. Intermédiaire entre leurs citoyens et l’administration publique (par exemple, en traitant les demandes de leurs concitoyen·ne·s et en s’assurant que leur communauté reçoive sa juste part des services publics).

Qui peut devenir député?

En théorie, la Loi électorale stipule que toute personne peut se porter candidate au poste de député lors d’une élection, à condition d’avoir la citoyenneté canadienne, d’être âgée d’au moins 18 ans, de résider au Québec depuis au moins 6 mois et de ne pas être privée de ses droits électoraux (ex. : en prison ou sous curatelle).

Toutefois, en pratique, les groupes sous-représentés sur le marché du travail sont également moins présents au sein de la députation québécoise. En voici quelques exemples.

Où sont les jeunes?

Aux élections du 1er octobre 2018, la moyenne d’âge de la députation était de 50 ans, soit la sixième cohorte élue la plus âgée de l’histoire démocratique du Québec. En 2018, 13 candidats issus de la jeunesse québécoise se sont faire élire, comparativement à six députés âgés de 35 ans et moins en 2014. Parmi les plus jeunes, 29 députés de moins de 25 ans ont fait leur entrée à l’Assemblée nationale depuis 1867, les derniers en liste étant Catherine Fournier en 2016 (maintenant mairesse de Longueuil) et Léo Bureau-Blouin en 2012 (le plus jeune de l’histoire, à 20 ans et 8 mois).

Des efforts pour la parité entre les genres

Si les femmes ont obtenu le droit de vote en 1940 au Québec, ce n’est qu’en 1961 qu’une première femme a été élue comme députée à l’Assemblée nationale. Aux élections de 2018, 53 femmes ont été élues dans les 125 circonscriptions, représentant 42,2 % de la députation. Même si la parité n’est pas encore atteinte, il s’agit d’une hausse marquée par rapport à l’élection précédente (2014), où les députées féminines représentaient moins du tiers (27,2 %) des élus. Les femmes représentent 47 % des candidatures au sein des 5 principaux partis politiques en 2022.

Et qu’en est-il des minorités visibles?

En 2018, l’Assemblée nationale était composée d’environ 8 % de député·e·s (10 personnes) issus des minorités visibles, comparativement à 13 % dans la population. Parmi les candidatures de 2022, 14 % font partie des minorités visibles ou des communautés autochtones, accusant encore un faible retard sur la population générale (15 %).

Une surreprésentation des personnes hautement scolarisées

Bien qu’il n’y ait pas de formation unique qui prépare au rôle de député, les parlementaires ont tendance à être plus éduqués que la population en général. Selon un article de l’Université Laval, « avant 1966, environ 50 % des députés québécois détenaient un titre universitaire. Cette proportion a augmenté à 75 % au début des années 1980 et à 80 % durant les années 2000 ». Parmi les candidats et candidates des cinq principales formations politiques aux élections de 2022, 74 % détiennent un diplôme universitaire.

Pourtant, être un bon député requiert avant tout des habiletés personnelles et interpersonnelles : le reste s’apprend généralement sur le terrain, plus que sur les bancs d’école. Parlez-en à Agnès Maltais, détentrice d’un diplôme d’études collégiales (DEC) qui a siégé comme députée pendant plus de 20 ans en plus d’occuper divers postes de ministre et celui de leader parlementaire de l’opposition officielle.

Comment favoriser une meilleure représentation au sein de la députation?

Ces quelques exemples sont loin d’être exhaustifs (pensons notamment aux personnes immigrantes, LGBTQ ou en situation de handicap), mais ils démontrent bien que des efforts restent à faire pour que l’Assemblée nationale soit plus représentative de la population québécoise. En plus des obstacles systémiques (comme les inégalités économiques ou la discrimination) qui doivent être éliminés, il est possible de faire sa part au niveau individuel. Comment?

  1. En allant voter le 3 octobre prochain, pour un ou une candidate qui vous représente et qui défend vos valeurs;
  2. En participant à la vie politique et communautaire de votre collectivité, afin de faire entendre votre voix.

Et si vous souhaitez vous impliquer davantage, pourquoi ne pas explorer les différents métiers de la sphère politique avec un ou une professionnelle d’un centre-conseil en emploi près de chez vous? Qui sait, votre visage pourrait figurer sur des dizaines d’affiches lors la prochaine campagne électorale…

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