Pandémie : des impacts de toutes les couleurs!

Carrière/Parcours professionnel, Marché du travail, Recherche d'emploi

Cela fait (déjà) neuf semaines que les Québécois ont vu leur quotidien chamboulé par la COVID-19. Puisque ce n’est pas uniquement le système de santé qui en prend un coup, mais bien tout le système socioéconomique du Québec, le marché du travail se voit évidemment transformé, avec un taux de chômage qui a bondi à 17 % en avril (Statistique Canada, 2020). Après ces quelques semaines, on constate que les impacts de la crise ont une couleur différente selon l’angle avec lequel on les aborde. Une chose est certaine, tous les éléments sont réunis pour parler d’une situation stressante : l’imprévisibilité, la nouveauté et un sentiment de faible contrôle sur la situation. Si la majorité de la population ressent de l’impuissance face à la COVID, il y a cependant des éléments sur lesquels on a du contrôle en tant qu’individu.

Le marché du travail sous un angle positif

Ralentir

Tout d’abord, pour certaines personnes, ce chamboulement est synonyme de ralentissement du rythme et même d’une forme de repos. Pour les travailleurs qui disposent de peu de congés ou ceux pour qui le printemps marque l’arrivée d’un afflux de travail, la pandémie peut être vécue comme des vacances obligées. On peut constater sur les réseaux sociaux que beaucoup en profitent pour revenir à d’anciennes passions ou pour découvrir de nouvelles aptitudes telles que la cuisine, le dessin ou le jardinage par exemple. Après tout, le mot chômage provient à l’origine du latin caumare, qui signifie : se reposer durant les grosses chaleurs, alors vaut mieux en profiter pour s’occuper avant qu’il ne fasse trop chaud!

Pistes de réflexion :

  • Comme on peut le constater, vous avez du contrôle sur la situation en ce qui concerne la gestion de votre temps. Par exemple, vous pourriez profiter de l’occasion pour vous former dans le but d’accroître vos connaissances dans votre domaine ou pour développer des compétences spécifiques. L’important, si vous désirez rentabiliser cette pause, c’est d’investir votre temps dans quelque chose qui vous rend plus compétitif sur le marché du travail.
  • Voici des idées de développement professionnel : s’initier aux méthodes de gestion de projets, aux plateformes de travail collaboratives, à la création de contenus Web ou aux outils de présentation visuelle.

Travailler de la maison

Ensuite, quelques travailleurs se considèrent chanceux de pouvoir occuper leurs fonctions à domicile, sans toutefois banaliser le stress qu’a généré l’adaptation à ce nouveau contexte professionnel. Parmi ces nouveaux télétravailleurs, certains ont même pris goût à cette forme d’organisation du travail, parce qu’elle implique moins de déplacements, moins de dépenses et une plus grande flexibilité d’horaire. Du côté des employeurs, il s’agit toutefois d’un bouleversement de leurs pratiques de gestion, dans lequel le sentiment de contrôle et la confiance envers les employés sont mis à l’épreuve.

Pistes de réflexion :

  • Ici, plusieurs personnes affirmeront avoir peu de contrôle sur leur environnement de travail ou sur le matériel dont ils disposent à domicile. Cela étant, il s’agit d’une opportunité d’introspection sur votre réaction face aux changements, votre capacité d’adaptation aux nouvelles technologies ainsi qu’au niveau d’autonomie dont vous faite preuve.
  • Voici quelques questionnements pertinents : combien de temps cela vous a-t-il pris pour être fonctionnel en télétravail? Quand on vous a proposé de travailler à domicile, avez-vous manifesté de la résistance ou du découragement? Votre niveau d’aisance avec les technologies de l’information et de la communication (TIC) était-il suffisant pour exécuter vos tâches régulières de manière efficace?

Rebondir

Finalement, pour les personnes qui ont subitement perdu leur emploi à cause de la COVID, certains vont potentiellement bénéficier d’une aide financière gouvernementale qui semble plus profitable que le chômage régulier. Pour certains types d’emploi, la Prestation canadienne d’urgence (PCU) se voit être plus avantageuse que le revenu généré par le salaire mensuel d’un poste à temps plein. Peu importe votre situation, on espère qu’elle sera temporaire et qu’un retour à l’emploi fait partie des éventualités. Étant donné le redémarrage graduel de l’économie, on peut penser que certains secteurs d’activité se relèveront plus facilement que d’autres. On assistera malheureusement à des fermetures d’entreprises et à des restructurations qui elles, mènent généralement à des suppressions de postes. En dépit des efforts déployés, ce ne sont pas tous les types d’emplois qui survivent à une crise économique, à un virage technologique ou à la robotisation par exemple.

Pistes de réflexion :

  • Votre dernier emploi répondait-il à vos besoins (finances, valorisation, contacts sociaux, sentiment d’utilité, stimulation intellectuelle, etc.)?
  • Quels sont les éléments que vous appréciez de votre emploi et quels sont ceux qui vous déplaisent?
  • L’emploi que vous occupiez ou le domaine dans lequel vous êtes spécialisé peut-il s’adapter à la croissance rapide des technologies et de l’intelligence artificielle?

* Sachez qu’il existe des organismes partout au Québec qui ont comme mission de vous accompagner dans vos réflexions et ainsi, de contribuer à votre épanouissement professionnel. Parce que même en temps de crise, il est possible d’être sur son X!

Une réflexion individuelle vers la conscience collective

Somme toute, au-delà des pistes de réflexion individuelle suggérées plus haut, si cette crise a un impact positif sur le marché du travail, c’est certainement une prise de conscience collective quant aux priorités. Quand on met sur pause le système économique qui roule habituellement à grande vitesse, voici une occasion en or de revoir ce que l’on considère comme essentiel.

Cette prise de conscience, on l’a d’ailleurs constatée sur les réseaux sociaux par une revalorisation des travailleurs de l’ombre : caissiers de supermarchés, journaliers de production alimentaire, préposés à l’entretien ménager, producteurs agricoles et évidemment, nos chers préposés aux bénéficiaires. On reconnaît maintenant la valeur du travail de ces super héros, car ils sont au cœur de l’action, mais surtout grâce à leur utilité à l’égard des besoins de la société (se nourrir, se soigner, se déplacer, se sentir en sécurité, etc.).

Or, il ne faut pas oublier que ces travailleurs essentiels se rendent au travail dans des conditions plus stressantes qu’à l’habitude, entre autres à cause du risque d’exposition au virus. Puisque sans eux, le Québec s’en porterait encore moins bien pendant la crise, voilà une belle occasion de reconnaître la nécessité de leur travail.

Le printemps, saison du renouveau, est un moment idéal pour réfléchir à son avenir professionnel, mais aussi pour construire des fondations plus solides au marché du travail de demain.