La réorientation à 40 ou 50 ans, prendre le temps d’y réfléchir

Orientation/Formation

S’orienter ou se réorienter à 40, 45 ou 50 ans, ce n’est pas comme à 16 ou 25 ans. La position des 40 ans+ est plus complexe. Nous avons généralement atteint une réelle notoriété dans notre travail et un niveau de vie enviable. Ces aspects sont difficiles à mettre de côté lors de notre analyse des possibilités, d’autant plus qu’ils viennent souvent avec des obligations impossibles à ignorer; hypothèques, prêt-auto, études des enfants… La retraite est dans une perspective plus rapprochée et on ne veut pas perdre nos acquis. Notre vie est en évolution sur plusieurs thèmes. Celui de la carrière n’y échappe pas.

Après avoir cumulé plusieurs années d’expérience, nous avons développé de nombreuses connaissances et compétences. À l’intérieur de ce bagage se trouvent des épreuves et des événements manquants, des situations dans lesquelles nous ne voulons plus nous retrouver. Ces appréhensions peuvent biaiser notre perspective et influencer nos décisions.

Plusieurs personnes rencontrées en réorientation se présentent avec une soif de nouveauté. «J’en ai assez, j’ai fait le tour!» Se remettre en question à 40 ou 50 ans est normal voire même sain, parce que l’acte est généralement conduit par un certain nombre d’insatisfactions. La réflexion qui le caractérise souvent est : ai-je envie de continuer dans cette voie pour le reste de ma carrière? Une analyse approfondie de vos compétences mise en relation avec les possibilités offertes par le marché du travail vous aidera à une prise de décision éclairée. Cette démarche vous permettra de poursuivre votre cheminement professionnel sereinement puisque vous aurez creusé suffisamment le sujet pour savoir que la route empruntée est une bonne option pour vous.

On ne doit pas jeter le bébé avec l’eau du bain!

Afin de ne pas perdre de vue l’essentiel, nous devons prendre le temps de réfléchir, de peser le pour et le contre de notre parcours professionnel. Le choix d’un métier ne doit pas être uniquement basé sur nos intérêts, au contraire, il y a plusieurs angles à considérer. La première étape lorsque l’on songe à quitter une carrière est d’évaluer notre degré de satisfaction et d’insatisfaction face aux aspects suivants :

  • Les tâches que j’ai à effectuer. Il y a toujours des responsabilités que l’on apprécie, et d’autres moins. Prenez le temps de faire une liste de ces tâches et d’évaluer votre degré de satisfaction pour chacune d’elles. Évaluer également le temps que vous passez à effectuer ces tâches. S’agit-il de 15 % de votre charge de travail ou plutôt 40 %.
  • L’autonomie dans l’organisation de ma tâche. Est-ce que j’ai une marge de manœuvre? Puis-je changer certaines choses pour améliorer ma satisfaction?
  • Les relations interpersonnelles et le climat de travail. Même si l’on choisit une profession pour les responsabilités, nous aurions tort de minimiser l’importance des relations interpersonnelles qui sont souvent l’une des raisons principales qui contribuent à notre bonheur au travail.
  • La possibilité de se développer professionnellement. Ai-je accès à du perfectionnement? Ai-je la possibilité d’obtenir une promotion, de changer de poste ou de tâche?
  • La reconnaissance. Est-ce que je me sens apprécié de mes supérieurs, de mes collègues?
  • L’encadrement reçu ou le style de leadership du supérieur. Ai-je besoin de ce genre d’encadrement? Suis-je suffisamment encadré, le suis-je trop? Cela peut être rassurant ou au contraire, contraignant.
  • L’environnement physique. Travailler dans un endroit qui ne nous ressemble pas peut jouer sur le moral. Nous pouvons être plus ou moins sensibles à certains aspects comme la luminosité, l’espace, le bruit, etc.
  • Le type ou la mission de l’organisation ainsi que sa culture. Est-ce que cela rejoint mes valeurs?
  • Les outils de travail. Ai-je à ma disposition tout ce dont j’ai besoin pour bien accomplir mon travail?
  • Les conditions de travail. Que l’on parle de salaire, d’avantages sociaux ou d’horaire de travail, il est légitime d’évaluer votre niveau de satisfaction à ce sujet.

Dans cette liste, certains aspects font référence au milieu du travail et d’autres, aux responsabilités elles-mêmes. Parfois, un changement de milieu de travail peut nettement améliorer notre situation et nous permettre de redécouvrir notre profession et de l’apprécier à nouveau. D’autres fois, il est préférable d’envisager une nouvelle carrière.

Si l’on opte pour faire un virage à 180 degrés qui comporte un retour aux études, on doit s’attendre à une baisse du niveau de vie considérable, du moins, pour un certain temps. Il est aussi possible de réinvestir nos compétences dans un domaine connexe à celui dans lequel nous avons évolué, ce qui implique moins de bouleversement. Sur cette nouvelle route que vous empruntez, plusieurs options sont envisageables et un·e conseiller·ère en orientation peut vous guider dans la mise au point de votre carrière ainsi que dans la définition des objectifs qui vous ressemblent. Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à consulter notre carte de géolocalisation des centres-conseils en emploi!