Les avantages d’avoir plus d’une corde à son arc : le parcours de Lucie

Témoignage

Parlez-nous un peu de votre parcours professionnel! Quels emplois avez-vous occupés au cours de votre vie?

Mon parcours est très diversifié! J’ai occupé de nombreux emplois dans plusieurs domaines différents. J’ai d’abord été courtière en assurance vie et placements, puis correctrice et rédactrice à mon compte. J’ai aussi occupé un poste de coordonnatrice marketing avant de me reconvertir comme libraire. À travers tout ça, j’ai aussi été adjointe à la direction générale dans une municipalité puis fonctionnaire au gouvernement. Je peux vraiment dire que j’ai plusieurs cordes à mon arc!

Quelles différences observez-vous entre le monde du travail actuel et celui des débuts de votre carrière?

Je trouve que les postes étaient beaucoup plus difficiles à obtenir par rapport à aujourd’hui. Les employé·es semblent également plus détaché·es : si le travail ne convient pas, ou que les conditions d’emploi ne correspondent pas à ce que l’on recherche, la personne quitte et c’est très bien ainsi. Ma génération et les précédentes ont été programmées pour occuper le même emploi toute leur vie, l’accès à un fonds de pension était d’ailleurs vénéré. « Dans mon temps », on choisissait une carrière pour différentes raisons qui n’étaient pas nécessairement les bonnes, comme : le salaire, le fonds de pension, la notoriété, la stabilité, la proximité… Alors que maintenant, on choisit plus en fonction de nos passions, de nos rêves et intérêts. Sincèrement, je trouve cela beaucoup plus sain! Je souhaite à tout le monde qu’il n’ait plus l’impression de travailler, mais de s’amuser!

Avez-vous une anecdote amusante à raconter en lien avec l’un de vos emplois ou un fait intéressant sur votre parcours professionnel?

Élie, le fils de 10 ans d’une collègue enquêteuse au gouvernement, était très impressionné par le titre d’emploi de sa mère. Il était bien au courant de l’aspect confidentiel du travail de sa mère et du fait qu’elle ne pouvait pas parler de ses client·es à la maison. Toutefois, il avait associé le travail d’enquêteuse au gouvernement de sa mère à celui des services secrets de la police, alors qu’en réalité, ce n’est pas du tout le cas.
Un jour, lors d’une activité scolaire sur les métiers, les parents étaient invités à venir parler de leur quotidien professionnel. Élie, pour s’assurer de ne pas mettre sa mère mal à l’aise et pour être sûr qu’elle vienne dans sa classe, l’a « rassurée » en lui disant de ne pas s’inquiéter : il avait caché la vérité et avait dit à tout le monde qu’elle travaillait chez McDo!

Quel a été le plus grand défi que vous avez rencontré en milieu de travail au cours de votre vie? Comment l’avez-vous surmonté?

J’ai malheureusement vécu une grande période de harcèlement psychologique au travail asséné par deux supérieures en quête de valorisation. Ça m’a pris du temps à comprendre que ce que je vivais était inacceptable. J’ai fini par surmonter les conséquences de ce que j’ai subi à coup de thérapies et de démarches visant à faire valoir mes droits. Même si ça a été un processus très long, laborieux et extrêmement difficile du point de vue émotionnel, je peux dire que j’en ressors plus forte!

Qu’est-ce qui vous plait le plus dans le fait de travailler avec les plus jeunes générations? Quels sont les défis que vous rencontrez en travaillant avec des collègues plus jeunes et quels outils avez-vous développés pour vous ajuster mutuellement?

J’adore travailler avec les plus jeunes que moi : c’est rafraîchissant et cela garde mon cerveau constamment stimulé. On s’ajuste mutuellement en valorisant nos différences d’expérience et en faisant preuve de beaucoup d’autodérision!

Que vous soyez déjà à la retraite ou non, avez-vous envisagé d’allier travail et retraite? Pour quelles raisons ce mode de vie vous conviendrait-il?

Cela me conviendrait parfaitement! Du travail et du plaisir! Je devrai d’ailleurs probablement adopter ce style de vie étant donné que je n’ai pas assez cotisé à mon fonds de pension puisque je suis devenue fonctionnaire à 41 ans! Ce mode de vie me permettrait aussi de conserver une vie sociale, des interactions professionnelles avec des personnes plus jeunes et d’apporter encore ma contribution à la société.

En réfléchissant à votre parcours, que diriez-vous à votre « jeune vous » si vous en aviez la possibilité? Qu’aimeriez-vous transmettre comme conseils aux personnes qui débutent dans votre domaine?

Je me dirais : « Écoute tes passions et fonce! Ne laisse pas tes insécurités te limiter! ». Je me dirais également : « Sors de ce milieu de travail toxique et prends le risque! ».

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