Il n’est jamais trop tard pour changer de métier : le parcours de Bernard

Témoignage

Parlez-nous un peu de votre parcours professionnel! Quels emplois avez-vous occupés au cours de votre vie?

Au début de ma vie professionnelle, j’ai été courtier d’assurance et j’ai vraiment aimé ça! Jusqu’à ce qu’un jour mon patron me dise que mes tâches allaient changer. Il m’a dit que j’allais devoir travailler « sur la route » sans toutefois augmenter mon salaire en conséquence ou encore me rembourser mes frais de déplacement. En faisant rapidement le calcul, j’allais donc avoir moins de revenus puisque j’allais avoir plus de dépenses liées à ma voiture. J’ai alors décidé de quitter ce métier et de me réorienter. Quand j’ai démissionné, ce même patron m’a dit que je ne ferais jamais autant d’argent que dans le domaine des assurances. Je suis bien content aujourd’hui de pouvoir dire qu’il avait tort!

Après avoir quitté cet emploi, j’ai renoué avec mes vieilles amours! Lorsque j’étais jeune, j’avais débuté la technique en radiologie. Malheureusement, je ne l’ai jamais terminée à ce moment-là. C’est ainsi que je me suis dit que j’allais cette fois-ci compléter mon diplôme afin de travailler comme technologue en imagerie médicale. J’ai dû recommencer une grande partie de mes cours, car le programme avait énormément changé depuis le temps. J’avais de jeunes enfants à l’époque, et en plus de mes études, je devais continuer à travailler pour couvrir les dépenses familiales. Je travaillais plus d’une quinzaine d’heures par semaine dans deux hôpitaux différents comme assistant-technologue. Mais je ne me suis pas découragé et j’ai réussi à obtenir mon DEC (diplôme d’études collégiales)!

Quelles différences observez-vous entre le monde du travail actuel et celui des débuts de votre carrière?

Je dirais que la grande différence que j’observe est la relation entre les gestionnaires et leurs équipes. Je trouvais ça beaucoup plus facile au début de ma carrière, car les patron·nes semblaient plus disponibles, accessibles et à l’écoute. Maintenant, les personnes aux postes de direction sont toutes dans des bureaux fermés et l’on va juste les voir quand on a un problème. Alors qu’auparavant, on pouvait « jaser » de tout et de rien, et ce autant avec nos collègues qu’avec nos supérieur·es. Maintenant, j’ai l’impression que nous sommes simplement des numéros. Je pense que la pandémie de COVID-19 a fait en sorte d’accentuer cet éloignement des gestionnaires par rapport à leurs employé·es. Dorénavant, on se voit principalement par Zoom ou Teams et je trouve que ça manque de contacts humains.

Avez-vous une anecdote amusante à raconter en lien avec l’un de vos emplois ou un fait intéressant sur votre parcours professionnel?

En tant que technologue en imagerie médicale, je vois vraiment toutes sortes de choses étranges dans le cadre de mon travail! Ce qui me marque le plus c’est lorsque je dois prendre des radiographies afin de déterminer où est situé un corps étranger dans une personne. Par exemple, j’ai déjà reçu un jeune patient qui avait avalé une pièce de monnaie! Il a dû revenir plusieurs fois en radiologie pour que le médecin puisse constater l’évolution de la situation et savoir où était rendue cette pièce dans le système digestif de l’enfant.

Quel a été le plus grand défi que vous avez rencontré en milieu de travail au cours de votre vie? Comment l’avez-vous surmonté?

Mon plus grand défi a été de réussir à prendre une radiographie d’un poignet, alors que la main (se trouvant normalement à l’extrémité du bras) était détachée de la personne. Le patient était arrivé avec sa main dans un sac et le médecin voulait vérifier s’il était possible de lui « recoller » sa main. C’était donc une tâche très technique qui demandait beaucoup de précision afin de prendre une image optimale du poignet et de la main comme si elle était attachée au corps.

Un autre défi a été d’apprendre le fonctionnement de toutes les nombreuses machines que je devais utiliser, car elles étaient toutes différentes d’un hôpital à un autre. Aussi, j’ai occupé de nombreux postes différents au cours de ma carrière. J’ai travaillé en salle de radiologie, en salle d’opération, au scan, en résonnance magnétique… J’ai même occupé un emploi de bureau à l’hôpital où je travaillais! Chaque fois, je devais m’adapter à de nouvelles machines et leurs différentes manières de fonctionner.

Qu’est-ce qui vous plait le plus dans le fait de travailler avec les plus jeunes générations? Quels sont les défis que vous rencontrez en travaillant avec des collègues plus jeunes et quels outils avez-vous développés pour vous ajuster mutuellement?

Au début de mes études, c’était plutôt difficile de connecter avec les plus jeunes (j’étais quand même un monsieur de 40 ans au cégep!). Étonnamment, je n’étais tout de même pas le plus vieux! C’est durant mes stages que j’ai pu apprendre davantage à connaître mes collègues de classe plus jeunes et j’ai fini par bien m’entendre avec tout le monde, sans égard à la différence d’âge.

Je trouve que chaque génération peut apprendre des choses aux autres. Par exemple, les jeunes diplômé·es qui commencent à travailler avec moi me montrent souvent de nouvelles méthodes de travail qui leur ont été enseignées au cours de leur cursus scolaire. À l’inverse, les personnes avec plus d’ancienneté peuvent partager des connaissances acquises sur le terrain durant de nombreuses années. Je trouve que ça fait de beaux échanges d’expériences. L’important, c’est de garder l’esprit ouvert et d’entretenir sa curiosité et sa volonté d’apprendre de nouvelles choses.

Que vous soyez déjà à la retraite ou non, avez-vous envisagé d’allier travail et retraite? Pour quelles raisons ce mode de vie vous conviendrait-il?

Il y a quelques mois, j’envisageais une préretraite. J’avais déjà commencé à planifier de réduire mes heures de travail afin d’avoir un pied dans la retraite tout en continuant de travailler à temps partiel. J’aurais commencé par diminuer une journée de travail par semaine, puis de deux journées et ainsi de suite, jusqu’à ce que je sois complètement retraité. Certaines contraintes m’ont toutefois forcé à envisager une retraite complète du marché du travail et plus rapidement que prévu. Je ne sais pas si je m’ennuierai suffisamment pour un jour retourner sur le marché du travail. J’ai déjà beaucoup de projets pour m’occuper à la maison et j’aimerais également voyager davantage dans les prochaines années. Cependant, je ne suis pas entièrement fermé à l’idée de faire du bénévolat ou quelque chose comme ça dans les prochaines années.

En réfléchissant à votre parcours, que diriez-vous à votre « jeune vous » si vous en aviez la possibilité? Qu’aimeriez-vous transmettre comme conseils aux personnes qui débutent dans votre domaine?

« L’important, c’est d’être heureuses et heureux dans votre métier et, si vous ne l’êtes plus, changez! ». C’est primordial d’aimer ce qu’on fait! Notre travail occupe une grande partie de notre quotidien et la vie est trop courte pour ne pas se sentir épanoui·es dans notre emploi. Il ne faut pas craindre de changer de carrière afin de trouver (ou retrouver) notre bonheur.

***

Si vous souhaitez partager votre histoire, répondez à notre court questionnaire en ligne!

Si vous avez besoin d’accompagnement dans votre parcours professionnel, communiquez avec un centre-conseil en emploi dès maintenant.