Déjouez le syndrome de l’imposteur au travail

Carrière/Parcours professionnel, Vie au travail

Aujourd’hui, posons-nous la question : qui sont ces travailleuses et travailleurs « atteints » du syndrome de l’imposteur? Quels sont les comportements qui les définissent et comment peuvent-ils en sortir?

Tout d’abord, il faut savoir que selon une étude récente du Journal of Behavioral Science, « 70 % de personnes dans le monde souffrent du syndrome de l’imposteur à un moment de leur vie. Un sentiment qui dépasse la sphère privée et s’observe aussi beaucoup en milieu de travail. Si l’on extrapole cette statistique au milieu du travail, ce serait pratiquement trois collègues sur quatre qui seraient touchés par ce syndrome à un moment ou à un autre de leur vie. »

Quels sont les comportements qui les définissent?

Ces travailleurs adoptent différents comportements que nous pouvons observer. Par exemple, lorsque nous les complimentons sur la qualité de leur travail, ils répondront qu’ils n’ont pas fait grand-chose, que c’était un travail d’équipe.

Ils douteront constamment de ce qu’ils accomplissent et ils peuvent demander la vérification ou l’approbation constante de leur travail à leur supérieur.

Aussi, ils peuvent facilement attribuer leur accomplissement à d’autres, car ils ne se sentent pas légitimes.

« Cette façon de nier la propriété de tout accomplissement personnel, c’est-à-dire d’attribuer le succès à des éléments extérieurs à soi plutôt qu’à notre talent, fait partie de la définition du syndrome de l’imposteur, explique Sylvie Tiffault, conférencière, spécialiste en communications et enseignante en leadership à l’École de technologie supérieure. Ces personnes s’attendent toujours à être démasquées. »

Nous pouvons prendre l’exemple d’un chercheur d’emploi qui trouvera toujours les détails négatifs d’une offre de travail pour justifier sa croyance qu’il n’est pas à la hauteur alors que son profil est plus qu’intéressant.

De ce fait, il ne convoite pas les postes qui lui correspondent et il vise toujours plus bas pour ne pas prendre le risque de ne pas y arriver. Ainsi, il reste dans sa zone de confort. Ce comportement le mène généralement vers une insatisfaction au travail qui pousse à changer régulièrement d’emploi.

Par conséquent, il est toujours en quête de l’emploi idéal!

Alors… Comment ces personnes peuvent t-elles en sortir?

Premièrement, il sera important que ces personnes prennent conscience que le jugement constant qu’elles pensent percevoir dans le regard des autres, du gestionnaire ou des collègues par exemple, n’existe pas réellement, la plupart du temps. La première personne qui les observe et les évalue en permanence, ce sont elles-mêmes.

Deuxièmement, ces personnes devraient être plus à l’écoute des autres et des actions qu’elles posent envers elles.

Généralement, les autres sont plus bienveillants que nous envers nous-mêmes. Elles pourraient se souvenir des actions posées précédemment, comme un collègue qui est venu demander conseil sur un dossier ou le patron qui a donné plus de responsabilités, etc.

Ceci leur permettrait de se baser sur des faits réels plutôt que sur leur imaginaire.

Troisièmement, apprendre à reconnaitre qu’elles ont mené à bien un projet ou accompli avec succès des tâches qui paraissaient difficiles, pourrait les aider à se reconnaitre elles-mêmes pour leur travail, leurs réalisations ou leurs réussites.

Ainsi, elles n’auraient plus besoin du regard des autres pour se convaincre qu’elles sont à la hauteur et qu’elles ont de la valeur.

Conclusion

Il ne faut pas oublier que le syndrome de l’imposteur n’est pas une pathologie et n’est pas anormal, ainsi, on peut tenter de s’en sortir soi-même.

Mais, il ne faut pas hésiter à en parler autour de soi ou consulter un spécialiste, si on en ressent le besoin.

Si l’on peut s’améliorer soi-même, les dirigeants peuvent également contribuer à contrecarrer les comportements négatifs, notamment en donnant plus d’occasions à leurs employés de faire des tâches dans lesquelles ils excellent, mais aussi en étant au courant des projets sur lesquels ils travaillent et de leur montrer qu’ils ont confiance en eux!