Vie au travail
Lors d’un congé de maladie, il est important pour une personne de profiter de cette période pour décrocher du travail et prendre du recul sans se sentir coupable. Être une personne aidante pour soi-même en étant à l’écoute de son corps, en respectant ses limites, en exprimant ses besoins, en n’ayant pas peur de demander de l’aide ainsi que du soutien et de dire NON.
Différentes façons d’aborder le retour
Que les traitements actifs aient cessé ou que l’arrêt maladie soit terminé, certaines personnes sont motivées à reprendre le travail puisque cela représente un retour à la normale. D’autres, au contraire, appréhendent et angoissent face à cette étape. Il y a aussi des gens qui ressentent à la fois de l’enthousiasme et de l’inquiétude. Quelle que soit la situation, le retour au travail peut comporter des difficultés.
L’écart de perception
L’une des grandes difficultés rencontrées est causée par l’écart entre l’idée que la personne se fait du retour au travail et la réalité sur le terrain. On peut penser à tort que tout sera comme avant. Plusieurs choses peuvent avoir changé, en commençant par la personne. Son niveau d’énergie peut être à la baisse, elle peut avoir de nouvelles contraintes physiques, etc. L’équipe et les conditions du milieu de travail peuvent également avoir évoluées. Anticiper ces nouvelles dispositions peut aider la personne à mieux y faire face.
Le retour sur le marché du travail doit se faire graduellement en respectant les capacités et les limites de la personne. Il ne faut pas précipiter les choses et attendre que le médecin détermine à quel moment elle pourra y retourner. Le traitement contre le cancer ou une maladie pourrait avoir affecté certaines des capacités reliées à l’emploi, temporairement ou de manière plus permanente. On parle alors de séquelles qui peuvent être physiques, psychologiques ou cognitives. Il faut prendre le temps d’identifier ces aspects et de les mentionner à l’équipe de soins.
Mesures d’accommodement
Le personnel médical pourrait, entre autres, proposer :
- de revenir graduellement au travail, de modifier l’horaire ou d’avoir des heures flexibles ;
- d’adapter les responsabilités professionnelles, d’alléger la charge de travail ou de déléguer des tâches qui ne sont pas essentielles ;
- d’occuper un emploi plus compatible avec sa condition ;
- d’avoir la possibilité de faire une partie des tâches à la maison ;
- de limiter les contacts avec les clients, au début ;
- de valider les conséquences de la maladie en s’assurant que c’est possible de retourner sur le marché de l’emploi. Il arrive que certaines personnes ne puissent plus travailler.
Préoccupations possibles
Les préoccupations suivantes sont fréquentes chez les personnes qui se préparent à retourner au travail et elles sont tout à fait normales :
- avoir du mal à faire un retour au travail en raison d’une variation de l’énergie, de la concentration et de l’humeur ;
- ne pas être en mesure d’effectuer les tâches de travail aussi bien qu’avant le cancer ou la maladie ;
- ne pas être capable d’effectuer le travail selon les objectifs demandés par son employeur ou ses collègues ;
- ne pas savoir ce qu’elle va dire à ses collègues concernant son absence ;
- ne pas savoir comment demander de l’aide à ses collègues ;
- ne pas savoir comment exprimer ses inquiétudes sur son retour à son employeur.
Relation avec les collègues
Reprendre le travail implique en partie de renouer avec les collègues. Il est préférable que la personne aille vers eux, même si elle est tentée de faire le contraire. Certains individus ne savent pas comment agir avec une personne malade et peuvent se sentir mal à l’aise face à celle-ci. D’autres croient que des gens ayant traversé un cancer ou une maladie ne peuvent être efficaces et accomplir les tâches de travail exigées. Alors que d’autres vont se montrer peu compréhensifs et vont croire que leur collègue peut recommencer le travail comme avant. La maladie fait peur, certains collègues se rapprocheront, d’autres s’éloigneront. Le travail est étroitement associé à l’estime de soi et à la perception de notre rôle dans la société. Le fait de travailler signifie pour certaines personnes que leur vie ne se résume pas à la maladie. Les activités professionnelles permettent aux gens de se changer les idées. Le contact et le soutien des collègues peuvent avoir des effets positifs.