5 approches pour accompagner son développement de carrière

Orientation/Formation

Les conseillères et les conseillers qui accompagnent les personnes en recherche d’emploi, en réorientation professionnelle ou toute autre quête de mieux-être au travail interviennent sous différentes approches. Ces « lunettes » contribuent à mieux comprendre ces personnes. L’objectif de cet article est d’assurer un survol non exhaustif de cinq types d’approches utilisées par les professionnels en développement de carrière.

1. Approches traits-facteurs : se connaître et se reconnaître

Intervenir sous une approche traits-facteurs consiste à dégager chez la personne ses caractéristiques personnelles (intérêts, valeurs, aptitudes, type de personnalité, etc.) puis à les mettre en relation avec les environnements possibles de formation et d’emploi. Nous recherchons ici le bon « match », la concordance entre soi et l’environnement d’études ou de travail visé.

  • Est-ce que je connais suffisamment mes intérêts, mes valeurs, mes aptitudes ou autres traits de personnalité les plus importants à considérer pour le choix d’une formation ou d’un emploi?
  • Comment ces caractéristiques personnelles peuvent-elles correspondre (ou non) aux exigences et attentes des formations ou des emplois visés?

2. Approches développementales : mobiliser des actions progressives et pertinentes

À chaque stade de vie sont associés différents enjeux, de même que certaines tâches (actions, démarches, réflexions) souhaitables à accomplir pour progresser dans son développement de carrière. Intervenir sous une approche développementale peut consister à faire progresser la personne sur le plan de l’exploration et du recueil d’informations sur soi, ainsi que sur les formations et les professions. Cela implique alors de pouvoir la catégoriser, la synthétiser et de la différencier dans son contenu. Peuvent ensuite venir des actions de spécification et de hiérarchisation de ce qui compte le plus lorsque l’on reste aux prises avec différentes possibilités. Cela peut se conclure par un plan d’action sur les démarches à poursuivre aux études, en emploi, ainsi que sur soi-même afin d’assurer son mieux-être au travail.

  • Est-ce que je sais comment organiser mes actions pour aller de l’avant dans mon processus de recherche d’emploi, de choix d’une formation, d’amélioration de mes relations au travail, etc. ?
  • Quelles tâches dois-je entreprendre, dans quel ordre, à quelles fins, et ce, en regard des priorités à cette période de ma vie?

3. Approches sociocognitives et de prise de décision : tenir compte des conditions et des dispositions qui nous caractérisent 

Nous sommes tous uniques, avec des conditions et des dispositions personnelles et sociales qui nous sont propres (par exemple, la confiance, la motivation, les conditions socioéconomiques, le soutien social, etc.). En somme, la manière dont nous arrivons à traiter de l’information sur nous-mêmes et en interaction avec le monde est grandement influencée par des facteurs personnels et sociaux. La personne conseillère qui intervient sous une approche sociocognitive et de prise de décision va donc évaluer et tenir compte de ces facteurs d’influence.

  • Tout au long de mon parcours et de mes apprentissages de vie, quelles ont été les ressources qui m’ont aidé à faire face aux difficultés et aux décisions, puis qu’est-ce qui, au contraire, a pu me faire tourner en rond, entraver et limiter mes élans de développement de ma carrière?

4. Approches constructivistes : revoir sa construction de sa réalité

Comment construisons-nous notre regard de nous-mêmes et de notre réalité? La particularité des approches constructivistes en développement de carrière est de considérer qu’il existe autant de réalités qu’il y a d’individus. À titre de personne conseillère, il sera possible de retourner en arrière pour voir comment la personne a pu construire — en toute « subjectivité » — ses intérêts, ses valeurs, ses aptitudes, ou tout autre trait ou aspect de sa personnalité. Mais le but de l’intervention est d’amener la personne à construire une autre façon d’entrevoir sa personne, son monde et la vie en général, de sorte qu’elle puisse se percevoir plus libre et confiante dans ses actions.

  • Suis-je en mesure d’accepter et de reconnaître que je ne suis pas mes pensées ni mes émotions, mais que ces dernières sont des constructions liées à mes différents apprentissages de vie?
  • Comment pourrais-je (re)construire un nouveau sens à ma vie?

5. Approches contextuelles et socioculturelles : comprendre le social en nous

Ces approches se concentrent sur les structures, les forces et les systèmes sociaux (économiques, politiques, historiques, culturels, etc.) qui influencent, façonnent et déterminent parfois le champ de possibilités des personnes. Non seulement concernent-elles la façon dont l’expérience sociale façonne son regard d’elle-même et du monde, mais également comment la société façonne un regard plus ou moins socialement partagé d’attributs et de discrimination qui sont plus ou moins justifiés : âge, genre, ethnie, orientation sexuelle, handicap, scolarité, etc.

  • Comment le fait d’être une personne avec telle histoire, tels attributs, dans telle société, prônant telles valeurs puis telles croyances peut-il avoir influencé la manière dont je me perçois et dont je perçois le monde dans lequel je vis?
  • Comment cela peut-il influencer ma façon de penser et d’agir aux études et en emploi, ainsi que dans mes attentes relatives à l’accompagnement de la personne conseillère?

Ces approches ne rivalisent pas entre elles, mais se complètent dans le but d’offrir aux personnes clientes des interventions suffisamment approfondies pour reconnaître la pleine expérience de la personne qui consulte.